Nos paysages sillonnés de routes, d’artères et de périphériques, invitent bien souvent à n’envisager, de la « voie », que les aspects technique et fonctionnel. C’est pourtant une autre de ses dimensions, plus inattendue, que révèlera Éric Alonzo lors de cette conférence. Son opus Architecture de la voie. Histoire et théories, distingué d’une mention spéciale par le jury du Prix littéraire René Pechère 2020 (présidé par le critique d’architecture François Chaslin), sera le point de départ d’une exploration de l’histoire de la voie à la lumière de plusieurs paradigmes dont ‘le jardin’ est sans doute le plus étonnant.
Élevée au statut d’objet d’architecture, indissociable d’une quête du beau, la voie n’est pas envisagée comme l’affaire des seuls ingénieurs. Monumentale, sublime ou pittoresque, dédiée à la flânerie piétonne, aux cavalcades ou au trafic automobile, la voie est aussi celle de l’architecte, du paysagiste et de l’urbaniste.
Dans une traversée du temps long, de l’Antiquité romaine jusqu’aux dispositifs actuels, Éric Alonzo reviendra sur l’évidence des tracés pour en restituer l’épaisseur historique et théorique. Cette soirée sera l’occasion d’ouvrir un débat sur la voie comme élément structurant dans l’élaboration du paysage, mais aussi d’envisager le jardin comme laboratoire d’expérimentation - laboratoire permettant de questionner les pratiques actuelles, et d’en imaginer de futures.
Architecte et docteur en architecture, Éric Alonzo enseigne à l’Ecole d’Architecture de la Ville et des Territoires à Champs-sur-Marne, où il codirige le post-master en urbanisme. Il a publié, en 2005, Du rond-point au giratoire (Parenthèses) et a fondé, avec Sébastien Marot, la publication Marnes, Documents d’architecture. Sa thèse a reçu l’European Prize Manuel de Solà-Morales en 2017.