Institution Building Chapter 8: Preservation
La préservation des artéfacts est un devoir essentiel des musées. C’est une pratique qui part de la façon dont les choses sont aujourd’hui, mais qui désigne fondamentalement ce qui vaut la peine d’être conservé pour demain. En tant que discipline, la préservation s’est nettement éloignée de la conception du « patrimoine mondial » de l’UNESCO, donnant lieu à une compréhension plus large de l’importance de formes locales et immatérielles de signification historique. Les édifices ou autres artéfacts qu’il est intéressant de préserver ne sont habituellement pas construits comme tels, mais ils peuvent gagner en importance avec le temps. Tout ce qu’il faut peut-être pour écrire l’histoire aujourd’hui, c’est un acte de reconnaissance et – que l’on s’en réjouisse ou non – de réification.
Qu’est-ce que le patrimoine bâti ? Comment créer de nouveaux rôles orientés vers l’avenir pour le patrimoine bâti qui favorise les communautés inclusives et résilientes ? Comment développer une pratique de la préservation qui inclut la réutilisation des bâtiments, les recherches sociales et historiques, la science des matériaux, la documentation, l’évaluation, le contrôle de l’impact environnemental ?
La fonction traditionnelle des monuments est en partie de résister au passage même du temps et à la transformation du sens inhérente à toute forme qui en découle. Mais les rapports sociaux peuvent changer au point que des actions soient entreprises pour démanteler leurs configurations réifiées. La récente résistance et violence décrétée contre certains monuments, depuis des statues publiques jusqu’à des bâtiments et des noms de rues, révèlent leur nature intrinsèquement démocratique. Les monuments sont des représentations des gens ; ils sont censés être identifiés à eux. Pourtant, tous les monuments ne représentent pas tout le monde, et dans leur potentiel d’exclusion, ils promulguent la violence politique.
Quand la fonction idéologique des monuments expire, les propriétés formelles des structures réifiées sont mises à nu. De telles circonstances coïncident souvent avec des appels au déboulonnage et à la destruction des monuments. Mais d’autres approches sont aussi fréquentes, comme la profanation – de la restitution au peuple – et l’attribution d’une nouvelle signification à travers l’instauration de nouveaux rituels et spectacles modifiant leur sens. De telles stratégies s’inscrivent dans une approche étendue et expérimentale de la pratique de la préservation.
Avec la contribution de AgwA, Bovenbouw Architectuur & DDS+ / Caruso St John Architects / MA2, Metzger et Associés Architecture / René Stapels, b+ (Arno Brandlhuber, Olaf Grawert, Angelika Hinterbrandner, Roberta Jurčić and Gregor Zorzi), Pieterjan Ginckels + STUDIO SNOWFLAKE (Eva Demulder, Sarah Tilley, Ferre Vander Elst), Sandi Hilal / Alessandro Petti, Victor Horta, Stanislas Jasinski, Clara Leverd / Véronique Patteeuw / Madelon Vriesendorp, Charlotte Malterre-Barthes, Jorge Otero-Pailos, PEAKS (Charles Aubertin, Camille Dupont, Samuel Jaubert de Beaujeu, Éva Maloisel), Permanent Brussels (WIP), Marie-Françoise Plissart, Sumayya Vally, XDGA I Xaveer De Geyter Architects / Barbara Van der Wee.